Concours Covid challenge

31 mai 2020

17 Mai 2020

Au Centre du leadership et de l’entrepreunariat (CLE), a eu lieu jeudi soir dernier la cérémonie de remise des prix des jeunes lauréats du concours Covid challenge qu’il avait lancé avec le soutien du PNUD et de l’UNICEF. Le ministre de l’Économie et des finances, Ilyas Moussa Dawaleh, la représentante résidente du PNUD à Djibouti, Fatima Elsheikh, la représentante de l’UNICEF à Djibouti, Melva Johson, la directrice du CLE, Oubah Malow, et le représentant adjoint du PNUD, Gaël Olivier, ont participé à cette cérémonie. Les jeunes gagnants de ce concours, qui ont développé des solutions djiboutiennes à la pandémie, se sont vus remettre des prix allant de 5000 à 10 000 dollars en vue de concrétiser leur projet. Fabrication de masques, de gels hydro alcooliques, création de stations de lavage des mains, mais aussi mise en place d’une plateforme d’achat en ligne, c’est le génie djiboutien qui s’est révélé dans toute sa splendeur. 

Depuis quelque temps, le monde est confronté à la pandémie du covid-19 qui a déclenché une crise sanitaire sans précédent. Aucun pays n’est épargné. L’heure est à la mobilisation générale partout dans le monde. Le coronavirus, apparu en Chine en novembre dernier, s’est propagé comme une trainée de poudre. Pour l’instant il n’existe aucun traitement efficace, ni vaccin préventif. Chaque pays essaie de combattre cette épidémie avec les moyens du bord en misant sur la prévention et la sensibilisation des populations aux dangers de ce virus. Partout dans le monde, on redouble d’ingéniosité pour apporter des solutions nationales à cette crise en mobilisant ses forces vives et sa technicité.
C’est dans cet objectif que le CLE, en collaboration avec le PNUD et l’UNICEF a lancé le 7 avril dernier, un appel à proposition de solutions innovantes dans la lutte contre la pandémie. Il s’agissait de valoriser l’apport des porteurs de projets au développement de solutions à impact technologique ou social immédiat pour aider les systèmes de santé et les populations à faire face aux difficultés provoquées par le covid-19.

De nombreux jeunes ont participé à ce concours qui a rencontré un engouement particulier. Le génie, l’esprit d’innovation et la détermination des jeunes à vouloir apporter des solutions à cette pandémie a été constatée.
Des solutions locales aux problèmes locaux… Dans un mot prononcé à l’occasion de cette cérémonie Fatima Elsheikh s’est réjouie de ce partenariat entre les trois institutions qui ont fait un travail remarquable, tout en saluant la volonté acharnée des jeunes à contribuer à la lutte contre la pandémie. De son côté la représentante de l’UNICEF a déclaré que si les jeunes sont les leaders de demain, ils sont aussi le présent. Elle les a encouragé à voir grand et à viser les marchés régionaux et internationaux pour leurs projet.
Le ministre de l’Économie a rappelé que le gouvernement s’est attelé ces dernières années à changer l’état d’esprit des jeunes en les poussant à s’autonomiser, et à s’épanouir et se prendre en charge à travers des projets innovants. « Durant cette pandémie, nous comptons beaucoup sur le génie et la résilience du peuple djiboutien et surtout les capacités d’innovation des jeunes. », a-t-il déclaré. Tout en promettant que l’État, avec le soutien des organismes comme le PNUD et l’UNICEF, les accompagnera dans la concrétisation de leurs projets. Il s’agit a-t-il dit d’apporter des solutions locales à nos problèmes locaux.
Oubah Malow a déclaré que « le covid-19 a changé notre vie, et à cette occasion nous avons voulu titiller la créativité de nos jeunes pour contrer cette pandémie. Ce qui a permis à des start-up à se réorienter pour se lancer dans cette bataille visant à apporter des solutions nationales à cette problématique ». Elle a tenu à remercier les partenaires qui ont investi dans ce projet pour leur soutien constant, et les membres du jury qui ont fait un travail remarquable pour départager les concurrents. 
Elle a appelé les jeunes dont les projets n’ont pas été retenus à ne pas se décourager : « Il faut persévérer dans cette voie car ce n’est que partie remise ».

Le premier prix de ce concours a été décroché par la société Ilyco, spécialisée dans la fabrication de chaussures, avec la confection de masques made in Djibouti qui répondent aux standards internationaux. Ces masques respectent les spécifications du standard AFNOR SPEC S76-001 :2020 de l’Agence française de normalisation, et sont homologués par le comité scientifique national mis en place dans le cadre de la crise sanitaire. Ces masques sont destinés à la population générale et les personnels et forces de sécurité. Ilyas Dougsieh Boulaleh, patron de cette entreprise, jubile : « Nous sommes heureux de recevoir ce premier prix car notre société à fait beaucoup d’efforts pour mettre en place ces masques qui sont certifiés par le comité scientifique national. Ceci nous encourage à aller de l’avant et à explorer dans l’avenir d’autres pistes pour apporter des solutions nationales à cette pandémie ».

Le deuxième prix est revenu Green tech, entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables qui emploie dix personnes. Cette société a mis en place des stations de lavage automatique des mains, qui fonctionnent à l’énergie solaire. Son gérant est Abdirazak Ali Waberi un jeune ingénieur issu de la faculté d’ingénierie de Djibouti. Il nous a confié que sa société est la première à avoir fabriqué des sacs solaires à Djibouti. Abdirazak et ses amis ont participé en 2019 à la coupe du monde de l’entreprenariat au Qatar.
Ses principaux clients de leurs sacs solaires sont l’UNICEF et l’OIM.
Le gagnant du troisième prix est Aya Tech solutions qui a créé Marso gel mains. Ce produit made in Djibouti respecte les normes de fabrication de gels hydroalcooliques du guide de l’OMS et est homologué par le LAANA.
Le prix catégorie association est revenu à la jeune Green Generation qui a reçu un chèque de 5000 dollars. Elle fera don des masques et gels hydroalcooliques qu’elle produit aux personnes vulnérables auprès desquelles elle est engagée. Le ministre de l’Économie et des finances a ajouté un don personnel de 1000 dollars à ce prix pour encourager ces jeunes.
Enfin, le prix catégorie femme a été remporté par Fathya Hassan Mohamed, qui a créé une plateforme d’achat en ligne, My Buzzy Market.

Ce concours a permis à de nombreux talents de s’éclore et de participer à la lutte contre la pandémie du siècle dont notre pays se sort plutôt mieux.

Kenedid Ibrahim